Le plan allemand : un GAME CHANGER pour l’Europe
1- La nouvelle
Le plan de relance allemand annoncé hier soir est un Game Changer pour l’Europe. Personne n’aurait pu imaginer un plan d’une telle ampleur il y a quelques semaines seulement, avec des implications positives qui seront durables pour l’Europe.
Voici les 3 principaux points à retenir (plus de détails en fin de mail) :
Expliquant que tout doit être fait pour réarmer le pays, l’Allemagne lance un fonds infrastructure de €500 milliards et exclue les dépenses de défense des calculs d’endettement.
Le plus grand tabou européen est cassé, l’Allemagne assume désormais d’avoir un déficit budgétaire important (5.5% du PIB ? cf ci-dessous).
Le « whatever it takes » de M. Draghi a été un moment historique pour l’euro en 2012, le « whatever it takes » de F. Merz est un moment historique pour l’Allemagne en 2025.
2- Les conséquences
Cela est très positif pour l’économie allemande, positif pour l’économie européenne et entraîne une pression haussière sur les taux longs (plus de déficit = plus d’obligations à émettre et plus d’attentes concernant l’inflation). C’est un catalyseur de plus pour les marchés actions européens et les messages que nous mettions en avant lors de notre présentation annuelle se vérifient :
3- Implications sur le portefeuille
Cette nouvelle incite à réduire les actifs à duration longue et à renforcer la construction, les banques et les entreprises cycliques exposées à l’économie allemande et à l’économie européenne.
Plus d’informations sur le plan allemand
En juillet 2012, le président Mario Draghi prononçait sa phrase devenue célèbre « whatever it takes » pour expliquer que la BCE ferait tout ce qui est nécessaire pour sauver l’euro. Le simple fait de prononcer cette phrase a effectivement sauvé l’euro…
13 ans plus tard, F. Merz a expliqué hier soir que cette expression devait maintenant s’appliquer à la Défense allemande. Cela lui permet d’annoncer un plan de relance qu’aucun observateur n’aurait jugé réaliste il y a encore quelques semaines.
La plan décidé et annoncé hier par le CDU/CSU et le SPD est un game changer pour l’Europe car :
• il est de nature à changer radicalement les perspectives de l’économie allemande (~1/4 du PIB de l’UE).
• il casse le tabou de l’orthodoxie allemande concernant la dette et le déficit budgétaire.
• il concrétise ce que chacun attend depuis des années : une Allemagne qui dépense et qui investit, ce qui profite aux autres pays européens et donc à l’économie européenne dans son ensemble.
La force de l’Union Européenne est que ses finances sont saines avec un ratio Dette/PIB de 88% (vs 124% pour les US). Mais cette force n’a jamais été vraiment déployée à cause du conservatisme constitutionnel allemand. Ce plan allemand change la donne et permet, enfin, de libérer cette énergie !
Les 3 mesures clés du plan allemand
1. Un fonds Infrastructure de €500 milliards sur 10 ans.
Ce qui représente 1.2% du PIB 2024 (en supposant €50 milliards par an). L’objectif politique est important : régler tout ce qui ne fonctionne pas (transport, écoles, réseaux électriques, infrastructure digitale etc.)
2. Les dépenses nécessaires de défense sont « exemptées » du debt brake.
Ce point est crucial puisque c’est lui qui fait « sauter » le verrou constitutionnel allemand qui empêche le pays de faire du déficit budgétaire.
3. Un déficit budgétaire de 0.35% est accordé au niveau des états et des Gouvernements locaux.
Cela monte le déficit possible du budget fédéral à 0.7% du PIB (0.35% précédemment)
4. Les implications sur l’économie allemande sont très significatives
En faisant la somme des mesures ci-dessus et en supposant que les dépenses de dépenses sont montées à 3.5% du PIB, on atteindrait un déficit budgétaire autorisé de 5.5% du PIB (le double du déficit actuel).
Même si les dépenses de défense sont réduites ensuite, le message est clair : le déficit budgétaire allemand restera élevé pendant longtemps. De fait la dette allemande pourrait atteindre 80% du PIB dans la prochaine décennie.