Augmentation des droits de douane : quelles conséquences sur l’économie, les devises, l’or… et votre stratégie patrimoniale ?
1. Un retour offensif du protectionnisme
Face à une désindustrialisation jugée excessive et à une dépendance critique à l’égard de certains pays, les grandes puissances ont enclenché une nouvelle ère protectionniste. Les droits de douane redeviennent des outils stratégiques.
Exemples récents :
Hausse des taxes sur les véhicules électriques chinois,
Barrières douanières sur l’acier, les semi-conducteurs, les produits agricoles,
Mise en œuvre du Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF) par l’Union Européenne.
Ces décisions affectent l’ensemble des circuits économiques – et par ricochet, vos investissements et votre patrimoine.
2. Entreprises : une pression directe sur les marges
Des coûts d’importation en forte hausse
Les entreprises industrielles et commerciales subissent l’augmentation :
Des composants importés (batteries, métaux, matériaux de construction),
Des produits semi-finis ou finis issus de pays désormais taxés.
Résultat :
Érosion des marges opérationnelles, surtout pour les entreprises de taille intermédiaire,
Diminution de la capacité d’investissement,
Fragilisation des chaînes d’approvisionnement mondiales.
Pour l’investisseur, cela implique une vigilance accrue sur les bilans et une sélectivité sectorielle renforcée.
3. Balance commerciale : déficit persistant
Une illusion de rééquilibrage
En théorie, taxer les importations favorise la production locale et réduit les achats extérieurs. En pratique :
Les biens taxés sont difficilement substituables à court terme,
Le prix total des importations augmente malgré la baisse des volumes,
Les partenaires commerciaux pourraient adopter des mesures de rétorsion.
Résultat : la balance commerciale française (déficit de 100 milliards d’euros en 2023) ne s’améliore pas significativement.
4. Conséquences budgétaires : une dette publique toujours plus lourde
Quelques recettes supplémentaires
Les droits de douane génèrent un supplément de recettes pour l’État. En 2024, ces recettes sont estimées à 25 milliards d’euros environ.
Mais face à cela :
Le déficit budgétaire français dépasse 150 milliards d’euros,
La dette publique franchit les 3 150 milliards d’euros (112 % du PIB, source Insee – juin 2025),
La charge de la dette dépasse 60 milliards d’euros/an, sous l’effet de la hausse des taux.
Les investisseurs s’inquiètent de la soutenabilité budgétaire de la France.
5. Hausse des taux d’intérêt à anticiper
Marchés plus exigeants
Les taux d’intérêt exigés par les marchés pour financer la dette française sont en hausse :
Le taux de l’OAT 10 ans s’établit autour de 3,70 % fin août 2025,
Certains scénarios anticipent une progression vers 4 % si les déficits se creusent encore.
Impacts :
Emprunts immobiliers plus coûteux (taux 3> 4% brut),
Rendements obligataires plus attractifs… mais aussi plus volatils,
Revalorisation modeste des fonds euros dans les contrats d’assurance vie.
6. Une inflation ciblée mais réelle
Les hausses de tarifs douaniers peuvent provoquer une inflation ponctuelle :
Produits importés concernés : véhicules électriques, électronique, alimentation, textile,
Effets secondaires : pressions salariales, baisse du pouvoir d’achat.
Pour le moment, la BCE maîtrise cette inflation ciblée, mais reste vigilante. La situation pourrait changer en cas de généralisation du phénomène.
7. Devises : l’euro reprend des couleurs
Tendance récente
Après une année 2024 marquée par une faiblesse face au dollar, l’euro s’est redressé en 2025 :
1 euro = 1,17 dollar à la fin août 2025,
Soit une appréciation de +12,5 % depuis les points bas de janvier (vers 1,025 USD).
Ce renforcement s’explique par :
Le ralentissement de la politique monétaire de la Fed,
La résilience de l’économie européenne,
La baisse des anticipations d’inflation aux États-Unis.
Conséquences patrimoniales :
Moins de pression sur le coût des importations libellées en USD (matières premières),
Réduction de la performance relative des actifs libellés en dollar (or, tech US),
Réévaluation stratégique des investissements en devise étrangère.
8. L’or à un niveau record, mais volatil
Données actuelles
L’once d’or atteint un record historique de 3 526 USD début septembre 2025 (Reuters, FT),
Hausse de plus de 34 % depuis janvier.
Facteurs de soutien :
Attentes de baisse des taux de la Fed,
Défiance croissante vis-à-vis des dettes souveraines,
Dépréciation relative du dollar US.
Attention toutefois :
Certains analystes (ex. Citi) anticipent un repli sous les 3 000 USD si l’économie mondiale rebondit en 2026,
L’or devient un actif à surveiller de près, plus qu’une valeur sûre absolue.
Nos recommandations patrimoniales
Privilégier des produits à court terme sécurisés (fonds monétaires, comptes à terme) en période de remontée des taux.
Arbitrer les portefeuilles actions, en réduisant l’exposition aux secteurs très importateurs.
Intégrer de l’or ou des actifs réels de manière opportuniste, sans surpondérer.
Réévaluer les expositions devises, notamment dollar/euro, dans les contrats multisupports.
Renforcer la qualité de crédit dans les portefeuilles obligataires, en évitant les signatures fragiles dans ce climat de hausse des taux.
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