Perspectives 2024 :
La probable fin du cycle de hausse de taux combinée au ralentissement déjà palpable des économies occidentales suggèrent un environnement de marché particulièrement volatil pour 2024. Une perspective renforcée tant par les tensions géopolitiques internationales que par un calendrier électoral passablement chargé avec, en point d’orgue, la présidentielle américaine.
Les derniers chiffres d’activité et les indicateurs PMI suggèrent que la récession a probablement déjà commencé au 3ème trimestre dans la zone euro. En revanche, aux États-Unis, la situation actuelle ne montre pas encore de signes de récession et nous prévoyons un potentiel basculement sur le 1er trimestre 2024. Les répercussions d’une récession sur les marchés se traduisent notamment par une hausse du coût du risque pour les actifs risqués, tels que le crédit et les actions, une baisse des taux d’intérêt et un recul des marchés actions. Cet horizon complexe et incertain rend l’exercice des prévisions exceptionnellement difficile.
Pour appréhender au mieux l’année qui s’annonce, s’il convient d’envisager plusieurs scénarios, le plus probable est celui d’une récession cyclique, plus marquée en Europe et en Chine. Celle-ci se traduirait par une contraction économique modérée suivie d’un retour à la croissance, fin 2024. Un environnement économique, pour le moins chahuté, qui commandera d’une façon générale de réduire son exposition au risque et de se montrer particulièrement sélectif en privilégiant les actifs de qualité, et en diversifiant les corrélations.
Si ce scénario se confirme, nous continuons de privilégier les produits de taux obligataire en portage plutôt sur la partie courte de la courbe, les produits structurés à capital et rendement garanti.
Nous attendrons des points d’entrée pour revenir sur les actions et l’immobilier.
Avalanche de Taux bonifié sur les fonds euros :
Le rendement moyen des fonds en euros a augmenté l’an dernier et devrait encore grimper en 2023. Certains assureurs prévoient de verser en 2023 et 2024 un bonus de performance sous certaines conditions. Cela concerne les reversements ou ouverture sur les contrats. Ces bonus peuvent être substantiels et atteindre un 1,50% en sus du rendement du fonds euros traditionnel.
Etat de la dette française :
La dette publique française a atteint 3 013,4 milliards d’euros au 31 mars 2023, soit 112,5% du PIB. La dette nette des administrations publiques s’élève à 2 732,2 milliards d’euros au premier trimestre 2023, soit 102,0% du PIB. Le déficit public pour 2022 s’établit à 124,9 milliards d’euros, soit 4,7% du PIB. En 2022, le déficit structurel de la France était égal à 4,4 % du PIB selon l’estimation présentée par le Gouvernement en avril 2023 dans le programme de stabilité transmis à la Commission européenne.
L’Agence France Trésor (AFT) est l’organisme qui gère la dette de l’État français. Selon les chiffres publiés par l’AFT, les non-résidents détiennent 50,1 % de la dette publique française. Les investisseurs français détiennent 52,2 % de la dette publique française, tandis que la Banque de France détient 25 % de la dette de l’hexagone. Les compagnies d’assurance détiennent 12,6 % de la dette publique française.
Au deuxième trimestre 2023, le patrimoine financier des Français se compose de 3 693,5 milliards d’euros d’encours de produits de taux (dépôts à vue, épargne réglementée, assurance-vie en euros) et de 2 351,2 milliards d’euros d’encours de produits de fonds propres (actions cotées, non cotées, assurance-vie en unités de compte). L’épargne réglementée des ménages (Livrets A, LDDS, LEP, PEL, etc) représente une part importante de l’épargne financière et des ressources bancaires et atteint 915,0 milliards (soit 15% du patrimoine financier des Français). Selon la Banque de France, le patrimoine des ménages français s’élevait à 14 600 milliards d’euros à la fin de l’année 2021 . Cela inclut tous les actifs détenus par les ménages, y compris les biens immobiliers, les investissements financiers, les comtes bancaires, etc.
L’inflation peut avoir un impact sur la dette et le déficit public. En France, environ 10% de la dette publique est indexée sur l’inflation, ce qui signifie que chaque point d’inflation supplémentaire entraîne une hausse immédiate du taux apparent d’environ 0,1 point de pourcentage. Cependant, en période de forte inflation, le ratio de dette sur PIB d’un État diminue dans un premier temps. Ainsi, alors que l’inflation pourrait culminer à 4,5 % au printemps de cette année, la dette française – qui a atteint 112,9 % du PIB fin 2021 – devrait logiquement refluer en 2022 pour sans doute passer sous la barre symbolique des 110 %.